Ataraxie

Ataraxie

Orchidaceae


Orchis mascula (Orchidaceae) en Pays Welche.

Variations autour du thème de la couleur.

Fin avril, le printemps s'installe enfin à Labaroche ?

Le coucou, les euphorbes, les boutons d'or, puis les pissenlits tachent de jaune vif les paysages.

Plus discret, l'Orchis mâle pointe çà et là sa hampe violette dans les prés, sur les talus et le bord des haies. L'herbe a bien profité des dernières pluies. Un petit groupe d'Orchis mâle violet foncé se détache sur le vert du pré à côté de deux inflorescences blanches.

 

L’Orchis mâle se rencontre sur tout le continent européen, l’ouest asiatique et le nord de l’Afrique. Les inflorescences comprenant jusqu’à une vingtaine de fleurs violettes apparaissent tôt au printemps et ne procurent aucune récompense (ni nectar, ni pollen) à leurs visiteurs : bourdons, bourdons coucou, abeilles solitaires et scarabées. Des visiteurs probablement jeunes et inexpérimentés en ce début de saison.

 

Une équipe du CNRS de Montpellier s’est intéressée à la probabilité de pollinisation et de fructification de cette orchidée à floraison précoce, n’offrant aucune récompense à ses pollinisateurs.

Au sein de populations homogènes d’Orchis mâle violettes, le pourcentage de fleurs donnant des fruits est de l’ordre de 6 % par inflorescence. Une proportion particulièrement faible en comparaison de celles d’autres espèces d’orchidées plus tardives dans la saison ou offrant du nectar.

 

Comme à Labaroche, de rares individus à inflorescences blanches voire rose pâle se remarquent parfois de façon très irrégulière parmi certaines populations d’Orchis mâle observées par cette équipe avec une fréquence de l’ordre de 0,6 % pour les blanches et de 0,3 % pour les roses.

Une trentaine d’autres espèces d’orchidées généralement violettes, rose, voire rouges peuvent également héberger de rares individus présentant par mutation des inflorescences blanches ou plus claires.

 

Chez ces variants d’Orchis mâle blancs ou rose, le pourcentage de fleurs donnant des fruits reste de l’ordre de 6 % par inflorescence.

En revanche, la présence d’un individu décoloré au sein d’une population violette va considérablement modifier la donne. Lorsque les Orchis violettes sont situées à moins de 150 cm d’un individu à inflorescence blanche ou rose pâle, la fréquence de fleurs violettes formant un fruit atteint 27 % par inflorescence. Soit une augmentation de la pollinisation multipliant par 4 la formation des fruits chez les individus de couleur violette situés à proximité d’un individu de couleur blanche ou rose pâle.

Les parfums, composés volatils, émis par les inflorescences des différentes couleurs, violettes, blanches, rose pâle, principalement d’origine terpénique, ne présentent pas de différence significative.

Les auteurs ont alors placé des balles de ping-pong sur des tiges métalliques au sein de population d’Orchis mâle à inflorescence violette. Lorsque la balle est peinte en violet ou en vert, le succès de la pollinisation ne change pas avec seulement 6 % de fruits par inflorescence.

En revanche, lorsque la balle reste blanche ou est peinte en rose clair, l’effet est le même qu’en présence d’une inflorescence blanche avec une hausse de pollinisation conduisant à plus de 26 % de fleurs formant un fruit. Une expérience qui souligne l’attraction visuelle exercée par les inflorescence claires d’Orchis mâle sur les insectes pollinisateurs.

 

Une mutation ponctuelle conduisant à une inflorescence blanche ou pâle au sein d’une population violette ne bénéficie donc pas à la plante blanche elle même mais aux plantes violettes situées à proximité.

L’existence et la maintenance de rares variants à fleurs blanches apparaît comme un mécanisme adaptatif visuel améliorant significativement la pollinisation de cette orchidée à floraison de début de saison, à fleurs sombres et sans récompense. 

 

"Le plus souvent, quand l'expérience a fini par nous montrer comment la vie s'y prend pour obtenir un certain résultat, nous trouvons que sa manière d'opérer est précisément celle à laquelle nous n'aurions jamais pensé."  H Bergson. L'évolution créatrice. P.U.F

 

 

 

Références.

 

Dormont L et al. Rare white-flowered morphs increase the reproductive success of common purple morphs in a food-deceptive orchid. New Phytologist 2010 ; 185 : 300-10.

 

Dormont et al. Helping in food-deceptive orchids ? A possible mecanism maintaining polymorphism of floral signal. Plant Signal Behav 2010 ; 5 : 526-7.

 

Schatz B et al. Presence, distribution and effect of white, pink and purple morphs on pollination in the orchid Orchis mascula. European Journal of Envoronnemental Science 2013 ; 3 : 119-128.

 


19/05/2021
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Orchis singe

Orchis simia.

 

Simia vient de simius, le singe en latin.

Plante de 20 à 45 cm qui apprécie les situations de pleine lumière.

Les feuilles sont vertes. Elle fleurit en mai. Originalité de cette espèce d'orchidée, la floraison commence par le haut de l'inflorescence et progresse vers le bas.

Sépales et pétales prennent ensemble la forme d'un casque, blanc rosé, veiné de violet à l'intérieur, l'éperon est descendant.

Le labelle est trilobé, sa forme est l'origine du nom de la plante. Les lobes extérieurs sont fins évoquant les bras du petit singe. Le lobe central est plus long et lui même terminé par deux lobes fins et un appendice central figurant le corps, les pattes et une petite queue du petit singe.

L'Orchis singe est relativement rare et menacée en Alsace.

 

Dirwimmer C, Martinak D, Parmentelat H, Pierné A. A la découverte des orchidées d'Alsace et de Lorraine. Éditions Biotope.

 

 

Sigolsheim, le 17/05/2016.

 

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03/06/2016
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Orchis tacheté

Dactylorhiza maculata (Orchidaceae)

 

L'orchis tacheté fleurit couramment en juillet sur les prairies des Hautes Chaumes en compagnie de la Plantanthère à fleurs verdâtres, l'Arnica des montagnes, la Renouée bistorte et les Pensées des Vosges. Il marque une préférence pour les situations fraiches et humides.

Sa taille varie de 20 à 60 cm. Comme son nom l'indique, ses feuilles sont le plus souvent tachetées sur la face supérieure. L'inflorescence, blanche, rose ou violacée forme un épi conique. Les pièces florales sont assemblées en casque ; le labelle est faiblement lobé et présente des lignes ou de petites taches roses à pourpres. L'éperon est horizontal.

 

Dirwimmer C, Martinak D, Parmentelat H, Pierné A. A la découverte des orchidées d'Alsace et de Lorraine. Éditions Biotope.

 

 

 Col du calvaire 27 juin et 08 juillet 2016

 


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30/08/2016
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Platanthere à fleurs verdâtres

Platanthera chlorantha (Orchidaceae)

 

Le nom de genre "platanthera" est dérivé du grec platys, large et du latin anthera, l'anthère, énonçant l'importance de l'écartement des loges polliniques.

Le grec chloros qui signifie vert a donné notamment le mot chlorophyle, il est assemblé ici à anthos, la fleur : "chlorantha" indique la couleur verdâtre des fleurs.

 

Il s'agit d'une plante de 20 à 70 cm. Elle présente généralement deux feuilles larges à sa base. Les fleurs sont regroupées en une inflorescence peu dense, elles sont de couleur blanche tirant vers le vert. Le labelle présente une forme rappelant un large éperon. Éléments distinctifs de l'espèce voisine Platanthera bifolia, les loges polliniques sont très écartées et divergentes (flèches rouges sur la seconde photo), l'éperon est très long avec une extrémité épaissie verdâtre.

 

Elle fleurit en juin-juillet, dans les prairies vosgiennes d'altitude, souvent voisine de l'Orchis tacheté. Son éperon est nectarifère, sa finesse et sa longueur favorisant une pollinisation par les papillons.

 

L'observation attentive (flèches noires sur la seconde photo), de la torsion du pédicelle des fleurs permet d'objectiver ici une étape fondamentale et originale de la floraison des orchidées : la résupination.

Le labelle est un pétale particulier, dont l'originalité a été soulignée lors de la description des autres espèces alsaciennes. Souvent large, orné de motifs colorés, parfois recouvert de poils, il joue un rôle attractif, de leurre sexuel, de piste d’atterrissage balisée, indispensable à la pollinisation de la fleur par les insectes. A la formation de la fleur, dans le bouton floral, le labelle est en position dorsale, position supérieure. Pour placer le labelle en position adaptée, donc ventrale ou inférieure, la fleur va donc subir une rotation, une torsion de 180°, au niveau du pédicelle ou bien directement au niveau de l'ovaire pour les fleurs sans pédicelle. A de très rares exceptions, ce phénomène est commun à toutes les orchidées.

 

 

Dirwimmer C, Martinak D, Parmentelat H, Pierné A. A la découverte des orchidées d'Alsace et de Lorraine. Éditions Biotope.

Dupont F, Guignard JL, Botanique. Les familles de plantes. 16ème édition. Editions Elsevier Masson.

Reille M, Dictionnaire visuel de botanique. Editions Ulmer.

 

 

Col du Calvaire, le 08.07.2016

 

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20/07/2016
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Orchis moucheron

Gymnadenia conopsea (Orchidaceae)

 

Le grec conops, la mouche, a donné son nom a cette espèce.

Il s'agit d'une espèce de 20 à 70 cm, les feuilles sont lancéolées, vertes. Les petites fleurs roses plus ou moins foncées, plus rarement blanches, sont nombreuses, regroupées en une inflorescence allongée. Les sépales et un pétale forment un casque, encadré par deux pétales latéraux horizontaux, le labelle est trilobé. L'éperon est fin, long et descendant, nectarifère expliquant une pollinisation préférentielle par les papillons diurnes ou nocturnes.

L'orchis moucheron apparait mi mai sur les collines calcaires pré-vosgienne d'Alsace mais peut venir tout type de sol, y compris en altitude. Elle est fréquente et non protégée.

 

Dirwimmer C, Martinak D, Parmentelat H, Pierné A. A la découverte des orchidées d'Alsace et de Lorraine. Éditions Biotope.

 

 

 

Sigolsheim, le 29.05.2016

 

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08/07/2016
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Ophrys abeille

 Ophrys apifera (Orchidaceae)

 

Ophrys est issu du grec puis du latin ophrus, le sourcil ; apifera est constitué du latin apis, l'abeille et de fero, "je porte".

Elle fleurit en juin au soleil ou à mi-ombre, les images qui suivent ont été prises sur les collines sèches calcaires pré-vosgiennes de Sigolsheim.

Le gynostème est plus allongé que chez Ophris fuciflora. Les sépales sont souvent rabattus vers l'arrière, rose pâle à rouges. Les pétales sont courts verdâtres à bruns. Le labelle présente de fortes gibosités latérales velues avec des taches jaunes en dessous. L'appendice est dirigé vers l'arrière.

 

Dans le genre Ophrys, la plante, pour attirer l'insecte, se comporte comme un leurre sexuel à la fois visuel et olfactif. Elle produit une odeur qui imite les phéromones émises par l’hyménoptère femelle. La morphologie, la pilosité et les couleurs du labelle ajoutent à la confusion du mâle qui croit se poser sur l'abdomen d'une femelle. Il se livre sur le labelle à une pseudocopulation frénétique, se chargeant alors des pollinies de la fleur. Le transfert du pollen se fera naturellement lors d'une même pseudocopulation sur une plante suivante.

 

L'Ophrys apifera peut être pollinisé par des abeilles solitaires (Eucères), espèces différentes des abeilles sociales.

Mais parfois, cette fécondation croisée ne se produit pas. De fait, Ophris apifera semble avoir souvent recours à l'autofécondation par un basculement précoce des pollinies sur le stigmate (voir photos suivantes). Lorsqu'elles l'atteignent, la fécondation, l'autofécondation plus exactement, peut avoir lieu.

 

Catherine Lenne. Dans la peau d'une plante. Éditions Belin.

Dirwimmer C, Martinak D, Parmentelat H, Pierné A. A la découverte des orchidées d'Alsace et de Lorraine. Éditions Biotope.

Parmentelat H. Les orchidées sauvages. Alsace-Lorraine-Vosges. Éditions Place Stanislas.

 

 

Sigolsheim, le 13.06.2016.

 

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26/06/2016
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Orchis pyramidal

Anacamptis pyramidalis (Orchidaceae)

 

C'est la forme pyramidale de l'inflorescence qui donne son nom à cette espèce : dense, conique, "pyramidale". La fleur en forme de casque est rose à rouge pourpre (rarement blanche), le labelle est trilobé avec deux petites lamelles parallèles à sa base. L'éperon est long, grêle et descendant.

L'orchis pyramidal fleurit de mi mai à mi juin en pleine lumière. Cette espèce n'est pas menacée.

 

La pollinisation est entomophile, principalement assurée par des lépidoptères, des papillons diurnes ou nocturnes, attirés par le nectar contenu dans l'éperon. Le labelle avec ses deux petites lamelles parallèles guident le papillon pour déployer sa trompe à l'intérieur de l'éperon à la recherche du nectar. L'adhésion des pollinies sur la trompe du gourmand puis leurs basculement permettent lors de la visite de la fleur suivante un contact adapté avec le stigmate pour sa fécondation.

 

 

Dirwimmer C, Martinak D, Parmentelat H, Pierné A. A la découverte des orchidées d'Alsace et de Lorraine. Éditions Biotope.

Parmentelat H. Les orchidées sauvages. Alsace-Lorraine-Vosges. Éditions Place Stanislas.

 

 

Sigolsheim, le 29.05.2016

 

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21/06/2016
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Ophrys bourdon

Ophrys fuciflora

 

L'Ophrys frelon (fucus en latin) ou Ophrys bourdon dénomination non fidèle à la traduction latine mais peut être plus en accord avec la morphologie du labelle large, bombé et coloré.  C'est notamment la dénomination retenue en allemand.

Espèce de 10 à 30 cm qui fleurit au mois de mai en plein soleil ou à mi-ombre.

Les trois sépales sont blancs à rose +/- foncé. Les pétales sont courts, de couleur proche des sépales. Le labelle est large, velu, de couleur brune à pourpre avec une macule souvent en forme de H. L'appendice pointant vers le haut est large souvent trilobé.

 

Dirwimmer C, Martinak D, Parmentelat H, Pierné A. A la découverte des orchidées d'Alsace et de Lorraine. Éditions Biotope.

 

 

Sigolsheim, le 17.05.2016

 

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14/06/2016
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Ophrys mouche

Ophrys insectifera (Orchidaceae)

 

 

Ophrus en grec signifie sourcil, rappelant la pilosité du labelle de ce genre. Insectifera, en latin "qui porte l'insecte".

Cet Ophrys est élancé et grêle, mesurant jusqu'à 60 cm. Les sépales sont vert clair, les pétales bruns à pourpres, le labelle figurant le corps et les deux autres pétales les petites antennes de l'insecte. Il fleurit en mai. Il est photographié ci- dessous sur les collines sèches calcaires pré-vosgiennes en situation mi-ombre et plein soleil.

Cette espèce n'est pas très fréquente et est considérée comme "vulnérable" en Alsace.

 

 Dirwimmer C, Martinak D, Parmentelat H, Pierné A. A la découverte des orchidées d'Alsace et de Lorraine. Éditions Biotope.

 

 

Sigolsheim, le 16.05.2016

 

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Bollenberg, le 25.05.2016

 

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Bollenberg, le 25.05.2016

 

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11/06/2016
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Orchis mâle

Orchis mascula

 

Le latin Orchis est emprunté au grec orkhis et signifie au pluriel « testicules ». Il fait référence aux racines du genre Orchis, le pseudotubercule de l’année côtoyant celui de l’année précédente (un peu plus ridé et flétri). D’où l’appellation des anciens de « cynos-orchis » traduite en « vieux françois » par « couillon de chien ».

De par la « théorie des signatures » la consommation du bulbe le plus renflé des deux, celui de l’année, était bien évidemment réputée avoir des vertus aphrodisiaques.

Ces racines tubérisées des orchis, principalement Orchis mâle, Orchis bouffon, riches en réserves amylacées, mucilage et fécule, sont à l’origine du Salep oriental. Après élimination des pseudobulbes ridés et flétris, les pseudobulbes renflés sont passés à l’eau bouillante pour ôter la pellicule extérieure, ils sont séchés pour être réduits en poudre. Salep dériverait de l’arabe signifiant « testicule de renard », d’où encore la réputation aphrodisiaque de cette préparation. Elle entre dans la fabrication de crèmes glacées turcs « Salepi dondurma », ou de boissons chaudes crémeuses.

 

Mascula, masculin en latin reprend de nouveau l'image masculine des parties souterraines de la plante, à laquelle s'ajoute celle d'allure virile de l'éperon : épais, long et ascendant.

 

La plante mesure de 20 à 40 cm. Les feuilles sont souvent maculées. La plante fleurit dès mi avril. Les fleurs sont en forme de casque avec les sépales latéraux dressés. Le labelle est trilobé, son centre est blanchâtre, ponctué de rouge.

 

 

Dirwimmer C, Martinak D, Parmentelat H, Pierné A. A la découverte des orchidées d'Alsace et de Lorraine. Éditions Biotope.

Botineau M. Botanique systématique et appliquée des plantes à fleurs. Editions Tech et Doc Lavoisier.

Planchon G, Colin E. Les drogues simples d'origine végétale. Octave Doin  éditeur.

 

 

 

Sigolsheim, 16/05/2016.

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31/05/2016
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