Ataraxie

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Le "capitalisme pollinique"

L'ouvrage de Tavoillot PH, Tavoillot F. L'abeille et le philosophe, étonnant voyage dans la ruche des sages. Éditions Odile Jacob. propose un voyage dans le temps en compagnie des penseurs et des abeilles :

 

Les penseurs de toutes époques et de toutes civilisations ont cherché dans la ruche bien plus que du miel : des exemples, des modèles, des guides de vie, voire les secrets de la nature et les mystères de la culture. … Il s’agira de suivre le vol de l’abeille dans l’histoire de la pensée ; de révéler cette idée ancienne et toujours actuelle qu’en contemplant et en comprenant l’abeille, nous saurons comment vivre ; comment vivre bien, comment vivre mieux, comment devenir sage, comment échapper à la mort. Car les savants et les sages de l’histoire ont cherché tout cela dans ce petit animal : les réponses à toutes les grandes questions que l’humanité inquiète se pose depuis la nuit des temps. C’est en ce sens que l’abeille est le plus fabuleux des animaux, c’est-à-dire le plus propre à la fable.

 

Arrivés à l'époque actuelle, les auteurs butinent les travaux de l'économiste Yann Moulier Boutang  ( L'abeille et l'économiste ) en compagnie de "l'abeille hypermoderne" pour une leçon d'économie :

 

Le capitalisme productif est marqué par la démesure d’un homme qui se prend pour Dieu et qui puise dans la nature comme si elle était sa création, c’est-à-dire sans limite ni réflexion sur les effets et de ses actions. Ce productivisme trouve aujourd’hui son terme avec le prise de conscience par l’homme que la nature est à la fois finie et fragile. Finie, parce que les ressources dans lesquelles l’homme puise sans réfléchir sont objectivement limitées ; fragile, parce que l’homme dispose du pouvoir de détruire irrémédiablement ce qu’il n’a pas créé.
Face à ce premier capitalisme … un second capitalisme dont l’émergence commence seulement à se faire sous nos yeux un peu myope. C’est le « capitalisme pollinique » : la formule et l’idée, énoncées il y a une dizaine d’année ont eu un réel succès. On peut la résumer très simplement. L’abeille, certes produit : elle produit le miel et la cire, mais cette production exige un environnement de qualité dont l’équilibre – les apiculteurs le savent bien – est aussi fragile qu’incertain. C’est la première différence. Mais – seconde différence encore plus décisive - l’abeille, dans son processus de production, contribue à maintenir l’équilibre du milieu dans lequel elle puise : c’est la pollinisation. Passant de fleur en fleur pour recueillir le nectar, elle favorise la reproduction des plantes dont elle a besoin ... une sorte de cercle vertueux dans lequel la récolte, loin de nuire aux ressources, contribue à leur régénération. ... La pollinisation qui semble invisible en termes productifs est sans doute plus importante que la production proprement dite (de miel ou de cire).

 

 

Colmar le 09.06.2016

 

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18/06/2016
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