Ataraxie

Ataraxie

Papaveraceae


La Corydale creuse et la Corydale solide.

La famille des Papaveraceae est la famille du Pavot, du Coquelicot, de la Chelidoine. L'ancienne famille des Fumariaceae (Fumeterres, Corydales) a été fondue dans celle des Papaveraceae par la magie de la biologie moléculaire !

Comme l'Anemone des bois, nos deux Corydales signent l'arrivée du printemps et se dépèchent de fleurir les sous bois avant la pousse des feuilles des arbres.

 

Corydalis cava (Papaveraceae)

La Corydale creuse est vivace par un bulbe creux. Elle fleurit souvent abondamment au printemps dans les sous bois de l'Est. La tige de 10 à 30 cm porte des grappes de fleurs éperonnées de 2 cm de couleur violette à blanche. L'éperon est long, courbé, arrondi à l'extrémité. Les bractées sont ovales et entière. Les feuilles sont segmentées.

 

Gueberschwihr, 13.03.2016

Gueberschwihr, 17.03.2016
Feuilles composées, lobes arrondis, peu divisés

Gueberschwihr, 17.03.2016
Bractées non divisées, éperons arqués.

Corydalis solida (Papaveraceae)

La Corydale solide est fréquente dans les sous bois d'une grande partie de la France. Les feuilles sont composées. Elle est vivace comme la Corydale creuse mais par un bulbe qui reste plein. Les feuilles présentent des division plus étroites. Elle fleurit également en grappe au début du printemps. Les dimensions des tiges et fleurs sont voisines de celles de la Corydale creuse mais, chez la Corydale solide, les bractées à l'aisselle des fleurs sont découpées. L'éperon de la fleur est peu arqué à l'extrémité.

 

Ingersheim ; 25.03.2016

Ingersheim ; 25.03.2016
Grappe de fleurs avec bractées découpées.

Ingersheim ; 25.03.2016
Feuilles à divisions étroites.

Pendant les trois semaines de floraison, les Corydales peuvent être "attaquées" par le Bourdon terrestre. Le bourdon viendra mordre le bout de l'éperon pour prélever le nectar de la fleur. L'ouverture ainsi pratiquée pourra ensuite être exploitée par d'autres insectes. La plante est ainsi pillée sans être pollinisée faute d'un passage de l'insecte par l'ouverture naturelle de la fleur.

 

Ingersheim, 25.03.2016
Éperon percé par un Bourdon terrestre pour prélever le nectar (voir flèche).

Les graines des corydales possèdent une excroissance charnue (appelée élaïosome) riche en lipides et protéines et très prisée des fourmis pour nourrir leurs larves. Les fourmis transportent alors les graines à distance de la plante mère, parfois les perdent en route, sinon les acheminent dans leur fourmilière. Après la consomation de cette excroissance par les larves, les graines sont rejetées hors du nid ou stockées dans une zone de déchets de la fourmilière, riche en excrément, favorisant sa germination.

Cette relation mutualiste entre la plante et la fourmi, dans laquelle l'apport de nouriture aux fourmis est favorable à la dispersion et la germination des graines, est appelée myrméchorie.

 

Les bulbes des Corydales contiennent un alcaloïde isoquinoléique, la corydaline, potentiellement toxique par une activité antiacetylcholinesterasique.

 

 

http://canope.ac-besancon.fr/flore/nom_com/corydales.htm

http://www.tela-botanica.org/bdtfx-nn-75067-synthese

http://www.tela-botanica.org/bdtfx-nn-75068-synthese

Spohn R et M. Fleurs et insectes. Editions Delachaux et niestlé. p52-55

Hye youg Ji et Al. In vitro metabolism of corydaline in human liver microsomes and hepatocytes using liquid chromatography-ion trap mass spectrometry. Journal of separation science 2012 ; 35 : 1102-1109

 


07/02/2017
0 Poster un commentaire