Ranunculaceae
L'Anémone des bois
Anemone nemorosa (Ranunculaceae)
La famille des Ranunculaceae comprend plus de 2000 espèces, essentiellement des vivaces des régions tempérées et froides de notre hémisphère. Le Bouton d'or, la Ficaire, l'Hellebore, l'anémone pulsatille, l'Ancolie, la Clématite, le Pied d'alouette ou encore l'Aconit font partie de cette famille.
L'Anémone des bois fleurit dès le mois de mars lorsque les jours sont encore courts. Elle fait partie des espèces dites "vernales" (vernum, le printemps en latin) qui à partir d'une structure souterraine, ici un rhizome, sont les premières à apparaitre en fin d'hiver et dont le cycle de vie en sous bois doit impérativement être bouclé avant que la lumière du soleil ne soit trop réduite par l'apparition et l'allongement des feuilles sur les arbres.
L'Anémone des bois est une plante vivace par un rhizome horizontal, allongé, charnu. Sa taille varie de 10 à 30 cm. Sa fleur, considérée comme "primitive", est constituée de tépales (généralement 2 cycles de 3 tépales) de couleur blanche à rose, les étamines et les carpelles sont en nombre important et indéterminé. La fleur est solitaire sur son pédoncule recourbé avec, plus bas, trois feuilles divisées en trois lobes dentés.
L'anémones des bois est fréquente dans les bois humides. Comme le Muguet, l'Anémone des bois serait une espèce préférentielle des forêts anciennes.
Ces deux espèces ont une durée de vie longue, se reproduisent principalement par voie végétative (respectivement bulbilles et rhizomes) et la dispersion de semences est généralement faible. D'où une faible capacité à recoloniser les milieux forestiers modifiés par l'homme.
http://www.tela-botanica.org/bdtfx-nn-4830-synthese
Dupont F, Guignard JL. Botanique. Les familles de plantes. 16eme ed. Editeur Elsevier Masson. p 172-180
Lenne C. Dans la peau d'une plante. Éditions Belin. p 182-183
Dupouey JL et Dambrine E. La mémoire des forêt. Rendez-vous techniques de l’ONF n°14 (automne 2006) : 45-50
Anémone hépatique
Hépatica nobilis (Ranunculaceae).
C’est l’aspect trilobé de ses feuilles qui est à l’origine de la dénomination « hépatique » en référence aux lobes hépatiques. Des feuilles dites un peu abusivement « persistantes » de couleur verte parfois rougeâtre.
Contrairement à d’autres plantes à feuilles « persistantes », l’Anémone hépatique n’apprécie pas les sols acides, elle préfère les sites calcaires avec un sol meuble et bien drainé.
La partie souterraine est constituée d’un petit rhizome vertical ou diagonal dont une extrémité dépérit tandis que l’autre, l’apex, croit lentement. De nombreuses racines adventices aux propriétés rétractiles maintiennent l’ensemble dans le sol.
Les organes souterrains sont les réserves hivernales d’azote et de phosphates extraits du sol durant l’automne. Ces réserves seront utilisées séquentiellement pour la croissance des fleurs puis des feuilles au printemps.
C’est une des premières à fleurir dans les forêts du nord de l’Europe. Les boutons floraux sont formés en automne pour une floraison débutant de février à début avril selon le climat,
La floraison dure de 3 à 4 semaines. Chaque petite tige portant une seul fleur. Les fleurs d’un diamètre de 15 à 30 mm sont formées de 3 bractées sous la fleur assemblées en un pseudo calice, 5 à 6 sépales violets entourent 30 à 45 étamines disposées en spirale ; au centre le gynécée comporte de 10 à 15 pistils.
Dans le but de limiter l’autofécondation, la maturité des organes femelles précède celles des organes mâles. Les fruit sont des akènes comportant un élaïosome, un corps gras très calorique apprécié des fourmis qui participent de fait à la dispersion des graines.
L’Anémone hépatique est capable de vivre plusieurs décennies.
L’Anémone hépatique diffère des autres plantes qui fleurissent au printemps dans les bois et les forêts de feuillus (Anémone sylvie et autres ...) par le cycle de ses feuilles et leur durée de vie.
Le feuillage de l’Anémone hépatique n’est pas un feuillage persistant au sens strict mais plutôt un feuillage pérenne et « caduc au printemps ». Les nouvelles feuilles, dont l’ébauche s’est formée un an auparavant, apparaissent peu après la floraison, tout début mai. Elles remplacent les anciennes, flétries, par le jeu d’une probable translocation des hydrates de carbone emmagasinés dans les racines en direction des nouvelles feuilles.
Par ce biais, la plante n’est jamais sans feuille et assure sa photosynthèse durant toute l’année.
En botanique, la persistance des feuilles est généralement interprétée comme un mécanisme de conservation en milieu pauvre en nutriment ou en milieu à faible luminosité ; les plantes d’ombre ayant habituellement un taux de croissance et un métabolisme plus bas que les plantes de pleine lumière. La tolérance au stress d’Hepatica nobilis inclut des conditions de faible luminosité mais également une faible disponibilité de nutriments dans le sol.
La durée de vie annuelle des feuilles permet de compenser un accès difficile à la lumière et une photosynthèse limitée.
La plante reprend sa photosynthèse très tôt au printemps encore avec les « anciennes » feuilles avant que les arbres au dessus soient pourvus de leur feuillage. La croissance de nouvelles feuilles après la floraison semble optimale. L’investissement de la biomasse dans les organes sexuels a terminé sa phase maximale et le développement de feuilles nouvelles, à pleine capacité photosynthétique, fin mai, permet la continuité de la photosynthèse malgré l’apparition des feuilles du couvert supérieur des arbres puis durant l’été sous un moindre flux lumineux.
L’hiver la photosynthèse est plus limitée par la température que par l’intensité lumineuse. La disposition des feuilles à plat sur la couche de litière, la croissance de la plante sur des pentes, des emplacements ou la litière éparse et ne recouvre pas les feuilles, permet le maintient de la photosynthèse lors de période douce sans neige.
Références bibliographiques :
Anderson T. Seasonal dynamics of biomass and nutrients in Hepatica nobilis. Flora 1997 ; 192 : 185-95.
Zuraw R et coll. Ecology and morphology of the flowers of Hepatica nobilis Scherb (Ranunculaceae). Modern Phytomorphology 2013 ; 4 : 39-43.
Aconit : le capuchon de moine.
"Il est certain que de tous les poisons le plus prompt est l'aconit ... C'est ce poison qui, d'après la mythologie, naquit de l'écume de Cerbère tiré des enfers par Hercule, et qui, pour cette raison, abonde dans les environs d'Héraclée du Pont, où l'on montre le trou conduisant aux enfers."
Pline l'ancien. Histoire naturelle. Tome second. Livre XXVII
L'Aconit napel (Aconitum napellus, Ranunculaceae)
est une vivace des lieux humides, ombragés et rocheux des régions montagneuses. Selon les régions, elle est aussi appelée Casque de Jupiter, Tue Loup, Char de vénus ou encore Capuchon de moine.
Les feuilles, très découpées (segments lancéolés étroits), vert foncé, sont disposées de façon alternes et la tige robuste peut dépasser un mètre de hauteur. La racine tuberisée en forme de petit navet, d'où son nom de "napel", est généralement double. L'une qui flétrit pendant le developpement de la partie aérienne et la seconde en developpement qui portera la tige de l'année suivante.
La floraison se déroule de juin à septembre. L'inflorescence est constituée de grappes de fleurs bleues à violacées formées d'un calice de cinq sépales pétaloïdes dont le supérieur est en forme de casque, de nombreuses étamines disposées en spirale et de trois à cinq carpelles. Les fruits sont des follicules à graines noires.
L'Aconit tue-loup (Aconitum lycoctonum, Ranunculaceae)
plus rare, se développe souvent au côté de l'Aconit napel, dans les mêmes milieux. Elle diffère principalement par ses fleurs jaune pâle en forme de casque plus étroit et plus allongé.
Si la composition en alcaloïdes présente quelques différences, les deux plantes sont comparables sur le plan toxicologique.
L'usage "violent" de l'Aconit semble remonter à l'aube de l'histoire humaine. L'Aconit est citée dans la mythologie grecque et les récits de l'antiquité. Toutefois, un doute existe, à travers certains textes des Anciens, sur une éventuelle confusion entre le genre actuel Aconit et une Doronic (Doronicum perdalianches, Astéraceae), plante proche de la marguerite, pourtant peu toxique ?
Plus tard, on retrouve l'Aconit dans la littérature policière puis, plus récemment, dans des séries policières télévisées.
En Europe, les préparations à base d'Aconit ont été utilisées dans le traitements des névralgies douloureuses et congestives, des douleurs rhumatismales, également comme hypothermisantes et comme sédatives de la toux. Elles ont toutes été abandonnées à l'exception de préparations homéopathiques. De ce fait, les intoxications accidentelles ou intentionnelles restent relativement rares en Europe par rapport à l'Asie où elles sont beaucoup plus fréquentes en raison de l’utilisation d'espèces du genre Aconit en médecine traditionnelle.
En France, soixante seize cas on été recensés dans es centres antipoison depuis l'année 2000. Elles ont été récemment le fait de confusions botaniques : confusion entre feuilles de Coscoll et feuilles d'Aconit napel pour la préparation d'une salade, confusion entre follicules d'Aconit napel et haricots sauvages, décrites dans la littérature médicale.
Autrefois, l'Aconit a pu également être utilisée pour la préparation d'appâts empoisonnés à destination des renards et des loups.
Toutes les parties de la plante renferment des alcaloïdes toxiques dont le principal est l'aconitine.
L'aconitine prolonge l'activation des canaux sodiques voltage-dépendants des membranes cellulaires post synaptiques, bloquant la transmission de l'influx nerveux au sein des tissus nerveux (centraux et périphériques) et au niveau des plaques motrices des tissus musculaires et cardiaques.
Après ingestion, les premiers signes d'intoxication apparaissent entre 10 min et une heure : sensations de brûlures, picotements, fourmillements, engourdissement, de la bouche, la face, s'étendant par la suite aux quatres membres et à l'ensemble du corps, avec faiblesses musculaires et difficultés respiratoires. Ces signes neurologiques s'accompagnent de frissons, sudations, d'une salivation importante, de nausées, vommissements, diarrhées. Suivront ensuite les manifestations cardio-vasculaires : hypotension, tachycardie, puis troubles du rythme et de la conduction cardiaque potentiellement mortels.
Ovide - Les Métamorphoses - VII Thésée (VII, 404-452)
"Égée reçoit Médée dans sa cour. Déjà cette faiblesse le condamne. Mais, non content de lui donner un asile, il s'unit avec elle par les nœuds de l'hymen. Thésée venait d'arriver dans Athènes. Son bras avait purgé l'isthme des brigands qui l'infestaient. Il ignorait son illustre origine. Médée conspire contre les jours de ce héros. Elle prépare l'aconit qu'elle avait elle-même jadis apporté de Scythie, et qu'on dit être né de l'écume vomie par le chien des Enfers. Il est dans cette contrée une caverne dont l'entrée ténébreuse conduit à l'empire des morts. C'est par là qu'Hercule traîna l'affreux Cerbère attaché par des chaînes de diamant. Le monstre détournant ses yeux farouches, repoussait, la lumière et l'éclat du soleil. Tandis qu'il résistait en vain, irrité par sa rage, et de trois aboiements épouvantant les airs, il répandit son écume sur la terre. On dit qu'elle s'épaissit, et que, nourrie et fécondée par un sol fertile, elle devint le germe d'une plante, poison terrible que les habitants des campagnes appellent aconit, parce qu'elle croît sur les rochers, et qu'elle y vit longtemps. Trompé par les artifices de son épouse, Égée avait déjà présenté ce poison à son fils, comme à son ennemi. Thésée, sans défiance, tenait déjà la coupe fatale, lorsque jetant les yeux sur l'ivoire qui garnit son épée, Égée reconnaît son fils, écarte de sa bouche le funeste breuvage; et Médée n'échappe à la mort qu'en disparaissant dans un nuage obscur formé par ses enchantements."
Autres articles de ce blog consacrés à l'Aconit : "La charbonière du Hohneck" et "Autre horizon".
Pline l'ancien. Histoire naturelle. Tome second. Livre XXVII. http://remacle.org/bloodwolf/erudits/plineancien/livre27.htm
Ovide. Les Métamorphoses - VII Traduction (légèrement adaptée) de G.T. Villenave, Paris, 1806 http://bcs.fltr.ucl.ac.be/META/07.htm
Dupont F, Guignard JL. Botanique. Les familles de plantes. 16eme ed. Editeur Elsevier Masson. p 172-180
Botineau M. Botanique systématique et appliquée des plantes à fleurs. Editions Tech et Doc Lavoisier.
Gire L. Connaître et reconnaître les plantes médicinales. Editons Ouest France.
Skaltsa H et al. L'aconit chez Nicandre et de nos jours. Revue d'Histoire de la Pharmacie 1997 ; 316 : 405-410
Roser A, Les empoisonnements dans les romans de C.L.Grace. Thèse de doctorat d'exercice en pharmacie. Université de Lorraine, décembre 2012.
Simon N, Le poison dans l'histoire : crimes et empoisonnements par les végétaux. Thèse de doctorat d'exercice en pharmacie. Université de Lorraine, septembre 2003.
Ellis Peters. Le capuchon du moine. Collection Grands détectives, Editions 10/18 .
Chi-Jung Tai et al. Clinical aspects of aconitum préparations. Planta Med 2015 ; 81 : 1017-1028
Plenert B et al. Plant exposures reported to the Poisons Information Centre Erfurt from 2001-2010. Planta Med. 2012 ; 78(5) : 401-8.
Lefebvre L. Toxicité des médicaments chinois. https://www.inspq.qc.ca/toxicologie-clinique/toxicite-des-medicaments-chinois
Sheth S et al. Herb-induced cardiotoxicity from accidental aconitine overdose. Singapore Med J. 2015 ; 56(7): e116–e119.
Fiddes FS. Poisonning by aconitine. Report of two cases. Br Med J 1958 ; 2(5099) :779-80.
Lowe L et al. Herbal aconite tea and refractory ventricular tachycardia. N Engl J Med. 2005 ; 353(14) :1532.
Grossenbacher F. L'Aconit, la "reine des poisons" : suicide mode d'emploi des plantes toxiques sur internet. Toxcologie analytique et clinique. 2017 ; 29 : S56-S57.
Larabi K et al. La Presse Médicale 2013 ; 42(3) : 353-4.
Dominois-Heraud AM et al. Annales françaises d'anesthésie et de réanimation 2012 ; 31 : 262-3
Aconit : la charbonnière du Hohneck.
Venant du Kastelberg, sur le sentier des crêtes en direction du Hohneck, passé les arêtes du Spitzkoepfe, s'ouvre sur le versant alsacien, le vaste cirque glaciaire du Wormspel ...
"Cependant ... que nous avons à nos pieds, dans les escarpements ... du Worspel, tant de jolies plantes à cueillir, nous ne pouvons rester longtemps inactifs.
Allons-y donc, dans ces escarpements.
...
Laissez-moi pourtant vous raconter encore une petite histoire relative à la Flore du Hohneck ... vous parler un peu poison à propos de l'Aconit, qui se trouve en abondance dans ces couloirs à pic d'où nous venons. Cette histoire vous prouvera que les connaissances botaniques sont utiles, aussi bien en temps de paix qu'en temps de guerre, et elle vous rappellera aussi que si vos grand-pères, du moins quelques-uns, furent des botanistes émérites, vos grand'mères, du moins l'une d'elles, ne le leur cédaient en rien.
C'était (dit l'histoire du charbonnier du Hohneck, rapportée par X. Thiriat), pendant l'invasion de 1814. Un détachement de cosaques pilla la cabane du charbonnier, tua sa mère et ses trois enfants.
En rentrant avec sa femme et, voyant à son retour, les siens tués et la cabane ruinée, il voulut se venger et sauta sur son fusil. Laisse faire, lui dit sa femme : ils sont trop, tu ne pourras en tuer qu'un et les autres te tueront à ton tour. Laisse-moi faire, et pendant que tu enterreras ma mère et nos enfants, je me vengerai.
L'homme écouta. Elle descendit dans les escarpements, cueillit de l'Aconit, le mélangea à quelques légumes échappés au pillage, puis alla s'offrir comme cuisinière au camp ennemi. Elle fut acceptée, prépara le souper et versa dans la marmite les légumes qu'elle avait apportés et s'esquiva.
Le lendemain, au point du jour, elle conduisit son mari sur la montagne; tous les cosaques étaient morts, leurs cadavres étaient raidis par la gelée et gisants sur le sol.
Dans son horreur, cette légende est éloquente encore au point de vue botanique.
Aujourd'hui, les cosaques ne sont plus chez nous. Les temps ont bien changé, mais l'Aconit ... est toujours là ! Qui sait si nous n'avons pas, maintes fois, nous-mêmes, touché à la plante qui a fourni le poison à la femme du charbonnier ?"
Extrait de : Brunotte C. La flore des Hautes-Vosges et ses plantes officinales : conférence du 3 mai 1903, à la Ligue de l'enseignement à Gérardmer. Éditeur : Berger-Levrault et Cie, Nancy 1903. lien bnf.1
Le Pr Camille Brunotte enseignait tout début du 20ème siècle à l'Ecole supérieure de pharmacie de Nancy.
Une version plus exhaustive de l'histoire "La charbonnière du Hohneck" est contée dans le numéro de 1904 de la revue régionale "Le pays lorrain" pages 354-356. lien bnf.2
L'Aconit est à suivre dans les articles suivants : "Autre horizon" et "Le capuchon de moine".
La Ficaire
Ficaria verna (Ranunculaceae)
La Ficaire fleurit de fin février à avril alors que les feuilles des arbres sont encore en bourgeons.
Cette année elle était en fleur mi février dans le vignoble bordelais alors que qulelques rares fleurs apparaissent en ce moment, soit un mois plus tard, en Alsace dans les sous bois des étangs d'Ingersheim.
La fleur de 2 à 3 cm de diamètre comprend trois sépales verts, de 6 à 12 pétales jaune vif, elliptiques et étroits avec une fossette nectarifère à la base, de nombreuses étamines et un pistil comportant de nombreux carpelles libres.
Les petites feuilles luisantes, en forme de cœur dans le prolongement d’un pétiole de longueur variable ne sont visibles qu’en hiver et au printemps. En été, seules persistent de la plante les racines enfouies dans le sol. A la fin de la floraison lorsque les feuilles sont encore visibles, de petits renflements apparaissent à l’aisselle de certains pétioles. Ces tous petits bulbes qui se détacheront lorsque les feuilles faneront, assureront la multiplication végétative de la plante.
Le nom Ficaire vient du latin ficus, la figue en latin, évocation des racines renflées de la plante. Les racines participent à un cycle végétatif original pour nos régions : l’existence exclusive de feuilles en hiver et au printemps.
En été, les feuilles disparaissent, la plante entre en dormance après son activité hivernale et printanière. Il ne subsiste que des racines, des racines épaisses « renflées » chargées de réserves d’amidon grâce à la photosynthèse du soleil printanier sur les feuilles. A l’automne, la baisse de température réveille le bourgeon de la tige souterraine. Apparaissent des racines fines, absorbantes, puis les premières feuilles à l’entrée de l’hiver. Pendant l’hiver la plante puisera dans les réserves en sucre de ses racines « renflées » pour développer ses feuilles.
Toujours ces racines renflées … par la « théorie des signatures », du fait de leur ressemblance avec les hémorroïdes, elles sont utilisées pour la production de crèmes indiquées pour l’amélioration de la circulation veineuse.
R Thomas, D Busti et M Maillart. La Ficaire, une fausse renoncule. http://biologie.ens-lyon.fr/ressources/Biodiversite/Documents/la-plante-du-mois/la-ficaire-une-fausse-renoncule
Lenne C. Dans la peau d'une plante. Éditions Belin. p 177
Botineau M. Botanique systématique et appliquée des plantes à fleurs. Editions Tech et Doc Lavoisier.
Anemone pulsatille
Pulsatilla vulgaris (Ranunculaceae)
L’ensemble de la plante est velue : tige, feuilles et sépales.
Les carpelles sont libres. Le fruit est un akène. Les styles (violets au centre des multiples étamines jaunes sur les images du 14/03 ci dessous) évoluent en arêtes plumeuses (images du 04/05) permettant une dispersion par le vent. (1)
Le genre « pulsatilla » a été séparé du genre des anémones en raison de cette arête plumeuse qui surmonte le fruit (2).
La plante est toxique. Fraiche elle contient de la protoanemonine irritant pour la peau et les muqueuses qui disparait par séchage de la plante (2).
L’accélération du rythme cardiaque observé parmi les symptômes d’une intoxication serait à l’origine du nom du genre « pulsatilla » (3).
(1) Reille M. Dictionnaire visuel de botanique. Editions Ulmer.
(2) Botineau M. Botanique systématique et appliquée des plantes à fleurs. Editions Tech et Doc Lavoisier.
(3) Kuentz A. Randonnées botaniques dans les Vosges / La haute Alsace. Editions Saint Brice.
Strangenberg, le 14.03.2016
Strangenberg, le 24.03.2016 et 04.05.2016