Le miel d'après "les anciens"
Pline l'Ancien
(en latin Gaius Plinius Secundus), né en 23 ap JC à Côme dans le nord de l'Italie et mort en 79 près de Pompéi, lors de l'éruption du Vésuve.
Écrivain et naturaliste, auteur d'une encyclopédie intitulée Histoire naturelle (vers 77), longtemps référence en sciences et en techniques
Ci dessous un bel extrait de l'Histoire naturelle consacré à l'origine du miel proposé et commenté dans le livre :
Tavoillot PH, Tavoillot F. L'abeille et le philosophe, étonnant voyage dans la ruche des sages. Éditions Odile Jacob.
Extrait de : Pline l'ancien, Histoire naturelle, livre Onze
Cette substance vient de l'air, surtout au lever des constellations ; elle se fait principalement quand Sirius est dans son éclat, jamais avant le lever des Pléiades, au moment de l'aube.
Aussi trouve-t-on alors, à la première aurore, les feuilles des arbres humectées de miel ; et ceux qui le matin sont en plein air sentent que leurs vêtements et leurs cheveux sont enduits d'une liqueur onctueuse. Sueur du ciel, ou espèce de salive des astres, ou suc de l'air qui se purifie, plût aux dieux que le miel fût pur, limpide, et tel qu'il a coulé d'abord! Mais, tombant d'une aussi grande hauteur, il se salit beaucoup dans son trajet vers nous, et il se corrompt par les exhalaisons terrestres qu'il rencontre ; en outre, il est pompé sur le feuillage et les herbages, accumulé dans les petites poches des abeilles (car elles dégorgent par leurs trompes), altéré par le suc des fleurs, macéré dans les ruches, et modifié mille fois ; néanmoins il fait éprouver un grand plaisir, effet de son origine céleste.
Il est toujours le meilleur là où il a pour réservoirs les calices des fleurs les plus exquises
...
La nature a révélé dans cette substance aux mortels des propriétés merveilleuses ; mais la fraude de l'homme falsifie et perd toutes choses. Après le lever de chaque constellation, mais surtout des constellations de premier rang, ou l'apparition de l'arc-en-ciel, s'il ne survient pas de la pluie et que la rosée s'échauffe par les rayons du soleil, ce ne sont plus des miels, ce sont des médicaments qui se produisent ; dons célestes pour les yeux, les plaies et les viscères intérieurs. Si on recueille ce miel au lever de Sirius, et que le lever de Vénus, ou de Jupiter, ou de Mercure, tombe le même jour, ce qui arrive souvent, la douceur de cette substance, et la vertu qu'elle possède pour rappeler les mortels à la vie, ne sont pas moindres que celles du divin nectar.
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